Église des Célestins d'Avignon dans le Vaucluse

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise Eglise gothique

Église des Célestins d'Avignon

  • 2 Rue Saint-Michel
  • 84000 Avignon
Église des Célestins dAvignon
Église des Célestins dAvignon
Église des Célestins dAvignon
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Crédit photo : Véronique PAGNIER - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée

Patrimoine classé

Le couvent des Célestins : classement par liste de 1862 ; L'ancienne église comprenant la nef, ses doubles collatéraux au nord et au sud, ainsi que les petites chapelles qui les accompagnent ; les trois galeries du cloître, plus le rez-de-chaussée du quatrième côté, comprenant façade et voûte en pierre ; le portail d'entrée du cloître et une petite porte située en face, dans le prolongement de la galerie d'entrée ; les plafonds en bois des salles du rez-de-chaussée dans les ailes est et sud du bâtiment du cloître : classement par arrêté du 8 juin 1914 ; Les anciennes chapelles Saint-Michel et du Bienheureux-Pierre-de-Luxembourg de l'ancien couvent des Célestins, situées 31 et 33 place des Corps-Saints, selon le plan annexé à l'arrêté, figurant au cadastre, section DL, sous les numéros de parcelle 776 (ancienne chapelle Saint-Michel), 887 et 1039 (ancienne chapelle du Bienheureux-Pierre-de-Luxembourg) : Inscription par arrêté du 27 mai 2024

Origine et histoire de l'Église des Célestins

L'Ancien couvent des Célestins est une église conventuelle désaffectée située à Avignon, sur la place des Corps-Saints. Elle a été édifiée à partir de 1389 à l'initiative de l'antipape Clément VII et du roi de France Charles VI, près de la tombe de Pierre de Luxembourg, et de nombreuses reliques ainsi que les dépouilles de personnages illustres y furent déposées. Dernière fondation de la papauté avignonnaise et unique fondation royale dans la ville pontificale, le couvent fut le plus riche de la cité et demeure, dans son gros œuvre, l'un des mieux conservés des établissements monastiques, conservant son église, son cloître et une grande partie des bâtiments réguliers. L'église est classée au titre des monuments historiques depuis le 8 juin 1914 et la place voisine porte depuis 1843 le nom de place des Corps-Saints en raison des reliques qui y ont été rassemblées.

Pierre de Luxembourg, mort le 2 juillet 1387, demanda à être inhumé dans le cimetière des pauvres Saint-Michel, alors hors des premiers remparts; sa tombe, immédiatement fertile en prodiges et guérisons miraculeuses, fut recouverte en 1389 d'une chapelle provisoire en bois financée par Marie de Blois et devint un lieu de pèlerinage. Le nombre croissant de pèlerins conduisit Clément VII à ordonner la construction d'un monastère à proximité; dans le contexte du Grand Schisme d'Occident, le pape avignonnais cherchait à renforcer sa légitimité par ces miracles. Les exécuteurs testamentaires de Pierre de Luxembourg — Jean de Neufchâtel, Jean Allarmet de Brogny et Amédée de Saluces — furent sollicités, les Célestins furent invités à prendre possession des terrains le 22 février 1393 et s'installèrent le 31 mars 1393. Charles VI, apparenté au jeune cardinal, voulut être reconnu comme fondateur du prieuré, le dota richement, ordonna la construction de l'église et fit poser une première pierre la même année; le couvent resta ainsi la dernière fondation pontificale d'Avignon, la seule construction royale dans la ville et le couvent le plus opulent jusqu'à la Révolution. Il reçut de nombreuses donations, notamment du Roi René, abrita des reliques comme celles de saint Bénézet retirées du pont en 1674, et conserva les tombeaux de Clément VII et de nombreux cardinaux, ce qui en fit l'un des dépôts d'œuvres d'art les plus riches d'Avignon.

À la Révolution les bâtiments furent pillés et dévastés: les tombeaux de Pierre de Luxembourg et de Clément VII furent détruits, murs, stalles et peintures sérieusement endommagés. Les lieux furent progressivement mis au service de l'armée: le couvent fut rattaché à l'hôpital militaire par décret du 5 thermidor de l'an II (23 juillet 1794), annexé en 1801 à la succursale des Invalides et transformé pour accueillir 1 500 militaires; après 1850 il fut occupé par différents services militaires, d'abord comme pénitencier puis comme caserne. Désaffectés après la Seconde Guerre mondiale, les bâtiments sont aujourd'hui occupés par la cité administrative; l'église appartient à la Ville d'Avignon depuis 1980, qui a entrepris sa rénovation en 2019, et le lieu accueille tout au long de l'année des manifestations culturelles, dont le Festival d'Avignon depuis 1981.

La première pierre de l'église fut posée le 25 juin 1395 par des membres de la royauté, puis, après un premier marché avec l'architecte Perrin Morel en 1396, le chantier progresa par étapes: abside et transept achevés en 1401, deux travées du chœur en 1406, puis interruption des travaux en 1425 après l'élévation d'une troisième travée fermée par une façade provisoire qui ne fut jamais reprise; les bâtiments réguliers (cloître, salle capitulaire, réfectoire, dortoir) datent de la même époque. Le corps du pape Clément VII fut inhumé au couvent en 1401 et un monument funéraire conçu par François de Conzié fut réalisé; Léon-Honoré Labande décrit ce tombeau en marbre blanc comme un bloc cubique garni de niches et surmonté d'une statue du pape en tiare. Parallèlement la chapelle de bois couvrant la tombe de Pierre de Luxembourg fut rebâtie en maçonnerie: deux travées élevées en 1425 formèrent une crypte semi-souterraine sur la sépulture miraculeuse, complétées en 1449 par deux autres travées joignant le transept. En 1625 l'architecte François de Royers de la Valfenière érigea un mausolée au-dessus de la tombe de Pierre de Luxembourg; en 1658 le monument funéraire de Clément VII fut déplacé au milieu du chœur; aux XVIIe et XVIIIe siècles des modifications touchèrent portails et aménagements, dont le remplacement du portail nord de l'église en 1674 par un portail d'inspiration gréco-romaine et la construction d'une vaste bibliothèque le long de la rue Saint-Michel, tandis que certains éléments furent plus tard endommagés par l'occupation militaire et les bombardements. D'avril à décembre 2019 la municipalité a réalisé des travaux importants dans l'église, comprenant la reprise des sols en pierre calcaire du Vaucluse, des mises en conformité et le confortement des peintures.

Le projet initial de l'église, très ambitieux, combinait un plan basilical avec transept et un vaisseau à sept nefs, mais il ne fut jamais achevé: seules trois travées furent construites, le chœur des religieux occupant les deux premières. Des décors et des tombeaux somptueux il ne subsiste pratiquement rien, le mobilier ayant été transféré à Saint-Didier ou à la cathédrale Notre-Dame des Doms, ou brûlé, et seul le premier bas-côté sud conserve le placage elliptique formant la chapelle de Saint-Bénezet. L'abside, d'une grande élégance pour l'époque, comporte des clefs de voûte remarquables avec un Christ en gloire entouré de chérubins et encadré de Prophètes, des ogives ajourées en quatre-feuilles et dentelées reposant sur des consoles figurant des anges musiciens, ainsi qu'un vaste remplage aveugle côté nord qui rappelle la filiation royale par une fleur de lys stylisée.

La chapelle du Bienheureux Pierre de Luxembourg a perdu son décor baroque lors de l'occupation militaire; son mausolée, présenté sous la forme d'une confession à la romaine surmontée de tribunes, n'est connu que par un ex-voto du XVIIe siècle aujourd'hui au musée Calvet, œuvre qui valut la réputation à l'architecte Royers de la Valfenière. Le cloître du XVe siècle présente la particularité d'avoir sa galerie nord occupant le second bas-côté méridional de l'église, rompant la symétrie du plan: trois ailes et l'église s'organisent autour d'une cour, et il ne subsiste guère du décor intérieur sinon la porte en accolade du réfectoire. Le portail d'entrée du cloître porte un bas-relief figurant saint Pierre Célestin rejetant les attributs de la papauté et un large médaillon affichant des symboles de la royauté, représentation rare à Avignon; la vaste aile édifiée au XVIIe siècle le long de la rue Saint-Michel fut gravement endommagée en 1944 puis rasée pour laisser place aux bâtiments de la cité administrative.

Le cloître est utilisé pour le Festival d'Avignon depuis 1968 et, avec le cloître des Carmes, il sert en priorité de lieu de spectacle et d'exposition, imposant aux metteurs en scène et aux exposants l'exploitation de sa scénographie naturelle; l'espace se caractérise notamment par la présence de deux gros platanes et par une acoustique particulière où se perçoivent les bruits du voisinage. De nombreuses œuvres ayant survécu aux ravages révolutionnaires et à l'occupation militaire ont été dispersées: bas-reliefs, sculptures, retables, tableaux, gisants pontificaux et cardinaux, reliques et éléments de la bibliothèque figurent aujourd'hui à la collégiale Saint-Didier, au musée du Petit Palais, à la cathédrale Notre-Dame-des-Doms, au musée Calvet, à la médiathèque Ceccano, à la chapelle des Pénitents-Noirs, au musée Condé, à la Bibliothèque nationale de France, à la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine et même à la cathédrale Notre-Dame de Paris. D'innombrables éléments restent néanmoins irrévocablement disparus, tels que les stalles de bois sculpté, la plupart des livres de la bibliothèque, de nombreux tableaux, les décors de la chapelle de Pierre de Luxembourg, les autels latéraux et de nombreuses statues; Léon-Honoré Labande mentionne enfin une grande toile surnommée La toile d'araignée ou Portrait de la mort, entourée d'une légende qui la relie au Roi René.

Liens externes